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L’Union Sacrée

 

 À Alger, comme dans toute l’Algérie, on connaissait bien la valeur de ces mots magiques. Pendant la première guerre mondiale, dans les tranchées, à Cassino comme en Provence durant la seconde et dans toute l’Algérie le 13 mai et les jours de liesse qui suivirent.

Cette union des cœurs et des esprits aurait été suffisante pour abattre des montagnes. La preuve en est que pendant la période qui a suivi ce grand mouvement de ferveur patriotique, le F.L.N., coupé de ses bases à l’étranger a vu son emprise complètement relâchée.

Il est vrai, qu’en ce temps-là, ignorant les complots qui se greffaient sur nos espoirs, nous n’avions qu’une idée, qu’un idéal, le maintien au sein de la Mère-Patrie de la terre qui nous avait vu naître, tous, musulmans et petits blancs qu’on devait, plus tard, baptiser Pieds-Noirs.

  Seulement, en ce temps-là, lorsque l’un de nous allait de l’avant, les autres n’étaient pas envahis par un sentiment mesquin ou jaloux. Bien au contraire, ils apportaient leur aide fraternelle à celui qui avait pris une noble initiative.

Imaginez, mes frères d’exil, que nous nous donnions à nouveau la main…

Plus de critiques malsaines, voire mensongères, plus d’entraves les uns envers les autres, seulement le soutien qui nous donnerait la force d’aller plus loin.

Quand l’un se lancerait dans l’action parce que la vie passe et qu’il ne reste plus beaucoup de temps, pour réhabiliter notre Histoire, les autres, au lieu de lui faire un croc-en-jambe, lui emboiterait le pas, et solidaire se trouverait, bientôt légion et pourrait faire rendre justice aux siens.

Nous étions un million, il y a trente-quatre ans, aujourd’hui nous serions le quadruple, si nous retrouvions l’unité !

Mais comme dit la chanson : « Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère, mais nous, nous serons morts, mon frère !

                                                                                                                                                          Anne CAZAL